Projet de restauration et restitution de deux colonnes des propylées (polemaios) du sanctuaire d’Apollon à Claros, en Turquie.

klaros

La collaboration avec EGE UNIVERSITY, prévisionnellement trisannuelle, s’étalera  en 2013 du 15 juillet au 30 septembre. Une dizaine de candidats ont déposé leur demande auprès des différents Consulats turcs, en Europe. Il est prévu que ces visas puissent être renouvelés deux à trois fois, dans les années à venir. Les durées des séjours à Claros seront de l’ordre de deux semaines à un mois complet. Les candidats, sont  titulaires soit du Brevet professionnel ou du Brevet de maîtrise tailleur de pierre ou sculpteur.  Ils seront pris en charge pour les déplacements en avion et les pensions complètes du séjour à Claros, en échange, ils travailleront bénévolement 5 jours par semaine et ils produiront une synthèse écrite de leurs vécus durant le projet.

Pour plus d’information conférez:  www.klaros.org

Chantier de taille de pierre déjà réalisé par les oeuvriers de la Cathédrale de Strasbourg avant 2010.
Reconstruction, avec anastyloses, du Temple de Léto (Létoon) en Turquie par les tailleurs de pierre & sculpteurs de l’Oeuvre Notre Dame de Strasbourg sous la conduite des Architectes MM. Didier Laroche et Jean François Bernard.

Les tailleurs de pierre de la Cathédrale de Strasbourg ont remonté, en partie, pierre par pierre le temple grec de Léto, détruit au VIIe siècle. Les architectes responsables du projet ont eu la chance unique de pouvoir réemployer trois quarts des blocs qui constituaient cet édifice, érigé dans l’antique Lycie au IIe siècle avant Jésus-Christ. C’est un lieu d’eau, un lieu de nymphes. Un étang ombragé où barbotent des canards couleur de neige. Alevins, tortues et amphibiens règnent sur ce petit monde aquatique d’où émergent les colonnes tronquées d’un nymphée commandé par l’empereur Hadrien. Le lieu devint sanctuaire fédéral de la Lycie avant de péricliter après l’avènement du christianisme. Détruit au VIIe siècle, le temple de Léto eut plus de chance que ses deux voisins, dont les blocs finirent dans un four à chaux. Lui conserva 75 % à 80 % de ses éléments, cas très rare pour un temple hellénistique. Une chance unique pour la mission française installée sur place et pour les autorités turques.

Vidéo du site du Letoon: http://www.youtube.com/watch?v=3AP0LnVh8UU

Commencé depuis 2001 sous la conduite des architectes Didier Laroche et Jean-François Bernard, le projet consistait à reconstruire en cinq ans une partie de ce temple périptère. « C’est une tendance assez récente d’inclure dans une fouille archéologique un programme de mise en valeur des résultats, programme qui est la plupart du temps synonyme de reconstruction, explique Jean-François Bernard. C’est à la fois bon pour nous, puisque notre travail va se voir, et bon pour nos hôtes, puisque cela embellira leur pays et permettra le développement touristique. » « La première chose qui nous est apparue, souligne Jean-François Bernard, c’est qu’il ne s’agit pas seulement de remonter un temple, mais d’avoir une réflexion globale sur ce site archéologique. Une des idées est de retrouver autant que possible une logique de visite correspondant à ce qu’on connaît du fonctionnement du site. Il faut que l’ensemble soit cohérent et notamment avec les résultats des recherches qu’on a menées ici. » « Mais il faut aussi rendre intelligible l’architecture, poursuit-il. On ne peut pas se contenter de la plate-forme du temple, le seul élément qui n’ait pas été démoli. Un bâtiment se lit dans les trois dimensions. Il faut donc qu’une partie de l’élévation soit remontée, que le visiteur puisse percevoir les dix mètres de hauteur, l’organisation du plan, la monumentalité, les proportions, qu’il puisse admirer la qualité de certains éléments décoratifs comme les chapiteaux ioniques d’angle ou les gargouilles en forme de tête de lion. » Le sens de certaines encoches mystérieuses gravées sur les blocs apparaît clairement : des points d’appui pour les leviers, dont les ouvriers d’aujourd’hui, plus de deux millénaires après, retrouvent l’usage pour ajuster au millimètre près les éléments du temple, qui pèsent jusqu’à 4 tonnes. Leur blancheur éclatante s’oppose pour l’instant violemment au gris des vieux blocs, produit par les agents atmosphériques au fil du temps. Mais, d’ici quelques années, le contraste s’estompera largement avant de disparaître.

Pierre Barthélémy: L’antique Lycie.


En conclusion :  

Laissons  à Thomas Vetter, qui à cette époque fut Maître tailleur de pierre à l’Oeuvre Notre Dame de Strasbourg et acteur du chantier culturel du Létôon le soin d’exprimer son point de vue. Le développement de  Chantiers-écoles interculturels de restauration de monuments et sites historiques pour des apprentis et compagnons tailleur de pierre permet de redécouvrir avant tout ce que sont les richesses exceptionnelles des Fondations telle l’Oeuvre Notre Dame de Strasbourg bien sûr mais aussi celles Fribourg en Brisgau, de Bâle, de Cologne, de Bern, de Vienne .. Institutions d’oeuvriers uniques au monde, tant au niveau matériel qu’intellectuel. Nous avons également constaté tout l’intérêt qu’il y a de développer des chantiers de restauration à l’étranger en particulier dans le contexte d’autres cultures, sous d’autres latitudes . – Ces chantiers, ainsi que l’a démontré celui du Létôon en Turquie peuvent apporter un renouveau dans le travail quotidien du tailleur de pierre et une réelle dynamique d’équipe. – Ils permettent de donner aux artisans une vision plus large de leur métier, aussi bien au niveau technique que culturel. – Ils offrent aux acteurs la possibilité de continuer  leur perfectionnement et à transmettre eux-mêmes leurs savoirs. – Aux Institutions d’intervenir et de contribuer à la préservation du Patrimoine Mondial par l’apport de savoirs et savoir-faire séculaires transmis par les artisans de génération en génération. – Ils sont aussi une occasion unique de mieux faire connaître les Institutions, les Fondations, à travers le monde, de valoriser leur image, celle des tailleurs de pierre en même temps que celle des Villes ou des Régions qui les accueillent.- La démarche fut ambitieuse mais l’expérience a montrée qu’ elle n’était pas impossible à mettre en œuvre.  Thomas Vetter.

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